Il y a des matins où tout prend son sens.
Je me lève tôt, je prends un bon déjeuner, et j’appuie sur lecture de cette playlist. À chaque fois, je ressens cette même sensation : « maudit que chu content d’être en vie! ».

Je suis né en 1993, l’aîné d’une famille de cinq enfants. Ensuite, il y a mon frère, né en 1995. Mais c’est en 1996 que tout a basculé dans ma vie : ma toute première sœur, Véronik, est née.

Véronik est venue au monde avec un kyste au cerveau qui l’empêchait de voir et de marcher. Les médecins nous avaient prévenus : son espérance de vie ne dépasserait pas trois mois. Pourtant, mes parents ont décidé (de faire le plus beau cadeau de l'univers) — de la garder avec nous, de lui offrir une vraie vie de famille, peu importe ce que les pronostics disaient. Une levée de fonds dans notre région nous a donné les ressources nécessaires pour l’accompagner. Grâce à cela, elle a pu sourire avec nous, venir à nos matchs de hockey, se déguiser à l’Halloween, voyager jusqu’à Calgary. Elle adorait écouter la télévision, les musiques et les voix qui l’entouraient.

Et elle a vécu 11 ans.
Onze années à nous montrer que la vie est bien plus précieuse qu’on ne le pense.

Son sourire était sa façon de communiquer avec nous, le plus beau cadeau qu’elle nous offrait. Même sans voir, même sans marcher, elle reconnaissait les voix de ceux qu’elle aimait et cela suffisait à illuminer son visage. En 2007, elle est partie, emportée par un spasme accidentel. Mais son sourire, lui, est resté gravé en moi pour toujours.

​

Merci Véronik.

Tu m’as appris que, peu importe les épreuves, il y a toujours une raison de sourire.

C’est pour toi que (ce site) —  cette liste de lecture existe. Elle représente une valeur fondamentale que tu m’as transmise, et que j’essaie d’incarner au quotidien : la gratitude, la résilience, et surtout le bonheur simple d’être vivant.

À travers cette playlist, je veux partager mes découvertes musicales avec vous. C’est ma façon de rendre la pareille à ma sœur : donner un peu de joie, un peu de lumière, et rappeler qu’il suffit parfois d’une chanson pour se sentir vivant. Et c’est peut-être ça, la vraie beauté de la vie : on porte en nous une force tranquille, celle d’être reconnaissants. Reconnaissants pour les petites choses, pour tout ce qu’on a encore la chance de sentir pis de vivre. Surtout, pour le don d’entendre — le sens qui était le plus cher à ma sœur, pis qui me permet aujourd’hui de la garder vivante dans chaque note de musique que j’écoute.

​

​

 

​